Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
C’est une feuille de route sans surprise qu’a annoncée le chef militaire du PKK. Le retrait prévu par Murat Karayilan devrait débuter dans près de deux semaines, sans objectif d’achèvement.
Il y a quelques semaines, Abdullah Öcalan avait dit souhaiter que cette opération soit terminée pour la fin juin. Selon le plan de Murat Karayilan, les combattants du PKK se retireront « par étapes, secrètement, dans l’ordre et la discipline, par les routes qu’ils empruntent habituellement et comme il sied à une guérilla. » Autrement dit, le retrait se fera bien avec leurs armes, mais en évitant toute confrontation.
Retrait dans le nord de l'Irak
Le chef du gouvernement, Tayyip Erdogan, avait demandé que les rebelles déposent leurs armes avant de se replier. Mais le commandant du PKK avait déjà répondu que les armes ne seraient abandonnées qu’à la toute fin du processus de négociations de paix, et certainement pas avant ou en cours de retrait.
Comme on s’y attendait également, les quelques 3000 ou 3 500 rebelles actuellement présents en Turquie partiront se cantonner en Irak du Nord, a précisé Murat Karayılan. Celui-ci demande à l’Armée turque « d’éviter toute provocation », faute de quoi, prévient-il, le retrait s’arrêtera et les rebelles feront usage de leur « droit de légitime défense. » Depuis 1984, le conflit entre le PKK et la Turquie a fait plus de 45 000 morts.