Les pays « Amis de la Syrie» ont décidé à Istanbul le 21 avril de renforcer leur soutien à la rébellion au régime de Bachar el-Assad, sans détailler ni préciser s’il s’agissait de livraison d’armes. Les Etats-Unis parlaient jusque-là d’une aide non létale, non agressive, plutôt défensive et dont l’enveloppe se chiffrerait à une centaine de millions de dollars.
Une décision « historique », c’est l’adjectif utilisé en privé par un diplomate de la péninsule arabique, alors qu’un négociateur européen parle d’une avancée « concrète » et d’une « première » : cette décision, c’est celle de la déclaration finale conjointe qui impose à tous les pays soutenant la rébellion de « centraliser toute assistance militaire exclusivement entre les mains du Conseil militaire suprême », c’est-à-dire le bras armé de la Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution syrienne.
Il s’agit donc bien d’une aide « militaire », mais pas moyen d’en savoir plus pour l’instant sur la nature de cette aide. Le chef de la diplomatie américaine John Kerry s’est montré ferme. « Ce bain de sang doit cesser », dit-il, évoquant lui aussi des avancées « significatives », mais vagues. « Les nouvelles mesures adoptées seront annoncées dans quelques jours », esquisse-t-il. Sans doute le temps que ces mesures soient approuvées par le Congrès, ce qui confirmerait le choix d’une aide ou d’une action militaire plus directe que jusqu’à présent.
Les opposants syriens, eux, réclamaient des frappes contre les sites de tirs de missiles balistiques et une zone d’exclusion aérienne. On ne sait donc pas exactement ce qu’ils ont obtenu la nuit dernière. Le chef du CNS Moaz al-Khatib a en tous cas remercié ses « amis », tout en rappelant qu’il attendait encore « plus » de la communauté internationale, et notamment la fin des livraisons d’armes par la Russie au régime de Bachar el-Assad.