Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Cette résistance de ceux qui se font appeler « les enfants de Moubarak » à la police est un signe des temps. Ils sont aujourd’hui plus nombreux et plus déterminés. Une montée en puissance confortée par l’image au tribunal d’un Moubarak revigoré, souriant et saluant ses supporters. Selon « les enfants de Moubarak », c’est cette image positive qui a poussé le procureur général du président Morsi à punir l’ex-raïs en le renvoyant en prison.
Mais la vraie raison de cette popularité toute relative de Moubarak, c’est l’impopularité croissante de son successeur. Une impopularité de plus en plus forte chez les défavorisés broyés par la crise économique, le chômage et une hausse des prix de près de 30%. Journalistes, intellectuels et artistes sont de plus en plus remontés contre Mohamed Morsi que beaucoup avaient pourtant soutenu contre le général Ahmad Chafiq, dernier Premier ministre de Moubarak. De quoi faire dire à l'un des chefs de file de la gauche : « En cas d’élections, même Moubarak battrait Morsi à plate couture ».
La cour d’appel du Caire a fixé au 11 mai la reprise du procès aux assises d’Hosni Moubarak accusé de responsabilité dans la mort des manifestants et de corruption.