Avec notre correspondante à Amman, Aabla Jounaïdi
C'est un cri d'alerte que lancent les agences de l'ONU en Syrie. Parmi elles, l'Unicef, qui commence à manquer cruellement de fonds pour accueillir les nombreux enfants qui fuient le conflit avec leurs familles. L'agence attend toujours 195 millions de dollars qui devaient être versés en début d'année. « On a reçu à peine 30 % de ce montant », expose Nejma Mekki, porte-parole de l'Unicef à Amman.
« Si l’on ne reçoit pas ces fonds, il y a des interventions de base que l’on va devoir interrompre, comme l’eau par exemple, ou l’éducation », prévient-elle. « On fait quoi, si l’on n’a pas d’argent pour donner de l’eau aux populations ? Si l’on ne peut pas financer les écoles qu’on a construites dans les camps ? »
L'autre grand défi, c'est bien sûr la sécurité. Plusieurs de ces agences opèrent sur le sol syrien où elles doivent faire face à la violence des combats. Jens Laerke porte-parole d'OCHA, le bureau de la coordination des affaires humanitaires, insiste : le règlement politique de la crise syrienne est une urgence. « En tant qu'humanitaires, nous pouvons, autant que possible avec les ressources que nous avons, sauver le plus de Syriens possible », insiste Jens Laerke. « Nous lançons cet appel aux politiques qui, eux, ont la possibilité de mettre fin à ce conflit, collectivement. »
Les besoins ne font en effet que croître: en deux ans, le conflit a fait plus de 70 000 morts et plus d'un million de réfugiés.