Avec notre correspondant à Bagdad, Guillaume Decamme
« Il faut choisir : soit l'Irak, soit Maliki », clament les manifestants sunnite d'un vendredi sur l'autre depuis fin décembre pour réclamer la démission du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki.
La minorité sunnite est en proie à un profond malaise. Dix ans après la chute du régime de Saddam Hussein, les sunnites, environ un quart des Irakiens, ne s'estiment pas du tout représentés par le gouvernement irakien qui compte pourtant bon nombre de sunnites, malgré deux défections depuis le début de l'année. Ils accusent le gouvernement dominé par les chiites de leur faire subir les pires ignominies. Ils s'estiment injustement et systématiquement visés par les forces de sécurité dans leur chasse zélée aux insurgés.
Dans le Washington Post de ce mardi, Nouri al-Maliki a beau assurer que « l'écrasante majorité des Irakiens se sent bien mieux lotie que sous la dictature brutale de Saddam Hussein », nombre de sunnites, en général, et de cadres du parti Baas en particulier, ne le voient pas de cette façon. Pour preuve, les drapeaux irakiens datant de l'ère Saddam Hussein qui fleurissent à chaque nouvelle manifestation anti-gouvernementale.