Avec notre correspondant à Bagdad, Guillaume Decamme
Les attentats n'ont pas encore été revendiqués pour l'heure, mais portent le sceau de l'Etat islamique d'Irak, la branche locale d'al-Qaïda dans le pays.
Ce groupe s'assimile à une marque générique qui chapeaute les insurgés sunnites, pressés d'en finir avec le gouvernement du chiite Nouri al-Maliki. C'est d'ailleurs en priorité aux chiites, majoritaires en Irak, qu'al-Qaïda s'en prend, à parts égales, aux soldats et aux policiers.
Dans les revendications qu'il diffuse sur les sites jihadistes après les attentats, le réseau extrémiste vitupère souvent contre les musulmans chiites, qu'il considère comme inféodés à l'Iran voisin.
Mais les insurgés ont aussi le sens du timing. Le 19 mars dernier, à la veille du dixième anniversaire de l'invasion de l'Irak, une série d'attaques avait tué 56 personnes. L'Etat islamique d'Irak avait endossé la responsabilité de ces attentats et promis de continuer à tuer. C'est manifestement chose faite dans un contexte rendu très délicat en raison de la proximité des élections provinciales du 20 avril prochain.
Mettant en avant l'instabilité qui y règne, le gouvernement irakien a d'ailleurs repoussé, sine die, le scrutin à Anbar et Ninive - deux provinces à majorité sunnite - où les manifestations anti-gouvernementales se sont multupliées ces dernières semaines.