Avec notre correspondant à Bagdad, Guillaume Decamme
John Kerry à Bagdad, mais c'est le conflit en Syrie voisine qui a occupé la majeure partie de son séjour, long de quelques heures à peine.
Au Premier ministre Nouri al-Maliki, il affirme avoir clairement dit que les avions iraniens à destination de Damas, que l'Irak laisse pénétrer son espace aérien, transportent des armes pour le régime Assad. « Ces survols contribuent à soutenir le régime syrien. Tout ce qui aide le président Assad pose problème », s'est insurgé John Kerry.
Ce n'est pas la première fois que Washington rabroue Bagdad sur la question des vols iraniens. Mais c'est la première fois qu'un des ténors de l'administration Obama somme publiquement l'Irak de revoir sa copie sur la question. L'Irak, dont le gouvernement n'a jamais demandé le départ du président syrien.
Dix ans après l'invasion, les Etats-Unis sentent leur influence se tasser. Difficile pour autant pour John Kerry de passer outre la nouvelle crise que traverse l'Irak. John Kerry a donc exhorté le Premier ministre, qui est chiite, à mieux intégrer la minorité sunnite irakienne. Elle se sent laissée pour compte, « marginalisée » par la politique de Nouri al-Maliki et manifeste sa colère depuis trois mois, un motif de préoccupation pour les Etats-Unis. Selon un diplomate occidental, ils craignent que le vide laissé par cette vague de protestation ne profite à al-Qaïda.