Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez
Il aura fallu un an pour que le Hamas renouvelle ses instances dirigeantes. Et finalement, Khaled Mechaal conserve le poste qu’il occupe depuis 2004. Un poste qu’il disait à un moment vouloir quitter.
Le mouvement politique palestinien traverse une période particulière de son histoire. D’une part, l’arrivée au pouvoir des islamistes dans plusieurs pays de la région lui a permis de sortir partiellement de son isolement. Et d’autre part, il a rompu avec le régime syrien de Bachar el-Assad, qui fut l’un de ses principaux parrains ces dernières années.
Khaled Mechaal est donc reconduit à la tête d’une organisation qui n’a plus d’adresse fixe. Les membres du bureau politique du Hamas ont quitté la Syrie et sont aujourd’hui dispersés au Qatar, en Egypte et à Gaza.
Si les soulèvements arabes ont changé la donne pour le Hamas, le mouvement islamiste est toujours infréquentable aux yeux des Occidentaux, comme d’Israël.
Cela dit, l’Etat hébreu a bien été obligé de négocier indirectement avec le mouvement palestinien ces dernières années, notamment pour parvenir à un accord de cessez-le-feu en novembre 2012 après 8 jours de conflit entre l’armée israélienne et les groupes armés de Gaza.
Pour Jean-Paul Chagnollaud, directeur de l’iReMMo, l'Institut de recherche et d’études Méditerranée et Moyen-Orient, le maintien de Khaled Mechaal peut laisser présager que le Hamas vise une fonction plus importante pour son chef. Il pourrait être candidat à une éventuelle présidentielle palestinienne.