Il y a quinze jours, au sommet de Bruxelles, François Hollande clame haut et fort : il faut armer les rebelles syriens, pour mettre fin au massacre perpétré par le régime de Bachar el-Assad. La France est prête à le faire sans l'aval de l'Europe, qui maintient un embargo sur les armes à destination de la Syrie. Le président français répond même aux craintes de ses collègues : « Nous avons toutes les garanties nécessaires pour éviter les déperditions d'armes », autrement dit, ces armes ne tomberont pas dans les mains de jihadistes.
Jeudi 28 mars, changement de ton. François Hollande affirme ne pas avoir ces garanties. Et il ajoute : « Il n'y aura pas de livraisons d'armes tant que l'opposition ne contrôlera pas totalement la situation ».
A quoi est du ce revirement ? Le chef de l'Etat évoque les divisions au sein de l'opposition syrienne. Il est vrai que son chef politique, Ahmad Moaz el-Khatib a démissionné dimanche dernier, qu'un Premier ministre pour la Coalition de l'opposition a été nommé et que personne ne le connaît. « Il y a des tensions dans l'opposition, confirme-t-on aujourd'hui à l'Elysée, les choses bougent et pas forcément dans le bon sens ».