Liban: des manifestants sunnites bloquent la route Beyrouth-Damas

Des centaines de manifestants libanais ont bloqué ce samedi 23 février 2013 la route principale reliant Beyrouth à Damas, à la frontière entre le Liban et la Syrie, empêchant ainsi l'entrée de camions-citernes en Syrie. Ils seraient destinés selon eux aux forces du président Bachar el-Assad.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Trois cents personnes menées par une vingtaine de cheikhs sunnites ont bloqué le principal point de passage entre le Liban et la Syrie à l’est du pays. Ils entendaient protester contre ce qu’ils appellent le ravitaillement du régime syrien en hydrocarbures à partir du Liban. Ils ont contraint une quinzaine de camions-citernes à rebrousser chemin.

C’est le deuxième incident du genre en dix jours. Le 13 février, des manifestants anti-syriens avaient bloqué deux points de passage à la frontière Nord pour empêcher l’entrée en Syrie de camions remplis de diesel.

La chasse aux camions-citernes avait commencé début février lorsque des hommes armés avaient ouvert le feu dans la ville de Tripoli, au Nord, contre plusieurs camions qui se dirigeaient vers la Syrie.

Depuis, la campagne s’est amplifiée avec le soutien de partis et de groupuscules sunnites qui accusent le gouvernement de soutenir l’effort de guerre du régime syrien.

Les médias proches de la coalition antisyrienne du « 14 mars » ont accusé le gouvernement de violer les sanctions imposées à la Syrie. Ce à quoi le ministre de l’Energie Gebran Bassil a répondu que la Syrie n’est pas soumise à un blocus international et que les sanctions ont été décidées unilatéralement par certains pays occidentaux.

Par conséquent, rien n’empêche les entreprises libanaises d’acheminer ou de réexporter des marchandises vers la Syrie.

L’opposition suspend sa participation aux réunions internationales

Dans le même temps, la coalition de l'opposition syrienne a décidé de se retirer de la réunion des Amis du peuple syrien qui aura lieu jeudi 28 février à Rome. La coalition refuse également de se rendre en Russie et aux Etats-Unis pour protester contre « le silence international sur les crimes commis contre le peuple syrien ».

David Rigoulet-Roze, chercheur rattaché à l'IFAS (Institut français d'analyse stratégique), livre son analyse sur RFI.

Réunie depuis jeudi au Caire, l'opposition syrienne a par ailleurs annoncé son intention de former un gouvernement chargé de gérer les territoires contrôlés par les rebelles. Pour David Rigoulet-Roze, c'est « un message » envoyé, à usage « à la fois interne et externe ».

Ce vendredi 22 février, les violences ont fait 149 morts dans le pays, selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

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