Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Toute activité a été arrêtée dans la zone industrielle de Port-Saïd et le terminal de conteneurs de la ville a été paralysé par une grève des dockers. Des milliers de manifestants ont sillonné Port-Saïd conspuant le président Morsi et agitant des bannières vert-blanc-noir. Ce sont les couleurs de « l’indépendance de Port-Saïd » selon les manifestants rejoints par les employés des administrations et les écoliers.
Les entrées et les sorties de la ville ont été bouclées par des barrages dressés par des comités de citoyens. Les habitants de la ville exigent une enquête indépendante pour faire la lumière sur la tuerie qui a laissé 43 civils tués et un millier blessés après la mort de deux policiers à la prison centrale de Port-Saïd.
Ces violences avaient éclaté après la condamnation à mort de 21 habitants de Port-Saïd par la cour d’assises pour « assassinat prémédité » de 72 supporters d’une équipe cairote lors d’un match de foot début 2012. Le président Morsi avait décrété l’état d’urgence et un couvre-feu à Port-Saïd mais les habitants ne l’ont jamais respecté malgré le déploiement de l’armée.