Egypte : troisième journée consécutive de mobilisation à Port-Saïd

En Egypte, la ville de Port-Saïd située à l’entrée nord du canal de Suez a été paralysée mardi 18 février par des manifestations pour la troisième journée consécutive. La promesse faite la veille par la présidence de la République de consacrer 45 millions d’euros au développement des villes situées sur le canal de Suez ni la promesse de refaire de Port-Saïd une zone franche n’a eu d’effet. L’appel à la désobéissance civile lancé par l’opposition aux Frères musulmans a été largement suivi.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Toute activité a été arrêtée dans la zone industrielle de Port-Saïd et le terminal de conteneurs de la ville a été paralysé par une grève des dockers. Des milliers de manifestants ont sillonné Port-Saïd conspuant le président Morsi et agitant des bannières vert-blanc-noir. Ce sont les couleurs de « l’indépendance de Port-Saïd » selon les manifestants rejoints par les employés des administrations et les écoliers.

Les entrées et les sorties de la ville ont été bouclées par des barrages dressés par des comités de citoyens. Les habitants de la ville exigent une enquête indépendante pour faire la lumière sur la tuerie qui a laissé 43 civils tués et un millier blessés après la mort de deux policiers à la prison centrale de Port-Saïd.

Ces violences avaient éclaté après la condamnation à mort de 21 habitants de Port-Saïd par la cour d’assises pour « assassinat prémédité » de 72 supporters d’une équipe cairote lors d’un match de foot début 2012. Le président Morsi avait décrété l’état d’urgence et un couvre-feu à Port-Saïd mais les habitants ne l’ont jamais respecté malgré le déploiement de l’armée.

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