Egypte: à Port-Saïd, l'appel à la désobéissance civile

Des bâtiments officiels investis, des écoles, des banques et des usines contraintes à la fermeture... et enfin un appel à la désobéissance civile. Cela s'est passé ce dimanche 17 février, à Port-Saïd, en Egypte. Des dizaines de milliers de personnes réclament justice pour la mort de dizaines de personnes tuées dans des affrontements avec la police. Des affrontements qui ont eu lieu après la condamnation à mort fin janvier de 21 supporteurs de football accusés d'être impliqués dans des violences qui avaient fait 74 morts l'an dernier.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

La ville de Port-Saïd s’est transformée dimanche en centre de la contestation contre l’autorité du président Frère musulman Mohamed Morsi.

Les habitants de la ville exigent depuis des semaines une enquête indépendante sur la tuerie du 26 janvier. Une cinquantaine de personnes avaient été tuées dans des violences après un jugement condamnant à mort 21 habitants de la ville. Ces derniers avaient été trouvés coupables de l’assassinat, lors d’un match de foot, de 74 supporters du club cairote d’al-Ahly.

Les habitants de Port-Saïd accusent les autorités de s’être vengées des habitants de la ville après la mort de deux policiers dans une tentative pour faire évader les condamnés à mort.

Les manifestants sont parvenus à arrêter dimanche le travail dans de nombreuses administrations et usines, ainsi qu’à boucler les entrées de la ville. L’armée, qui avait été envoyée à Port-Saïd après la déclaration de l’état d’urgence le mois dernier, n’est pas intervenue. Elle s’est contentée de s’assurer que nul ne menaçait le trafic dans le canal de Suez.

Partager :