Processus de paix en Afghanistan: Londres veut rapprocher Islamabad et Kaboul

Le Premier ministre britannique doit s'entretenir pour deux jours avec les présidents afghan et pakistanais à partir de ce dimanche 3 février. Parmi les principaux thèmes de ces pourparlers : le renforcement des relations afghano-pakistanaises et le processus de réconciliation en Afghanistan.

Avec notre correspondant à Londres, Muriel Delcroix

Ce sommet de deux jours s’ouvre ce dimanche 3 février au manoir de Chequers, la résidence de campagne du Premier ministre britannique, au lendemain d’un nouvel attentat-suicide revendiqué par les talibans contre un poste de contrôle de l’armée dans le nord-ouest du Pakistan, qui a fait 24 morts dont 11 civils.

Il s’inscrit dans un processus voulu par David Cameron, et intervient après deux précédentes rencontres tripartites à Kaboul, puis New York, en juillet et septembre 2012.

Retrait des troupes de l'Otan à la fin de l'année 2014

Le locataire de Downing Street espère parvenir à un rapprochement de l’Afghanistan et du Pakistan, qu’il considère comme indispensable à une stabilisation de la région. Rapprochement considéré comme d’autant plus urgent que le retrait effectif des 100 000 soldats de l’Otan, toujours stationnés en Afghanistan, est programmé pour la fin de l’année 2014.

Le chef du gouvernement britannique espère que le cadre bucolique de Chequers, installé dans la campagne anglaise au nord-ouest de Londres, permettra d’ouvrir la voie à un processus de paix et de réconciliation afghan qui passe, aux yeux de Londres, par des pourparlers avec les talibans. Ce sera le sujet central des discussions entre David Cameron, Asif Ali Zardari, président pakistanais, et Hamid Karzaï, son homologue afghan, qui doivent notamment partager un dîner ensemble dimanche soir.

Londres veut amener les talibans à la table des négociations

Un porte-parole de Downing Street a d’ailleurs expliqué qu’il fallait « faire clairement comprendre aux talibans que le moment est venu pour tout le monde de participer à un processus politique pacifique en Afghanistan ».

Mais plutôt que de les approcher directement, David Cameron veut convaincre le Pakistan, qui a soutenu ouvertement par le passé les talibans, de les amener à la table des négociations. C’est pourquoi Londres a voulu réunir pour la première fois les responsables politiques et sécuritaires d'Afghanistan et du Pakistan. Les ministres des Affaires étrangères, mais aussi les responsables de l'armée et du renseignement ainsi que le représentant afghan du Haut Conseil pour la paix seront donc présents.

Quelques signes vont dans le sens de ces espoirs britanniques d’un rapprochement pakistano-afghan. Islamabad a ainsi affirmé avoir libéré 26 prisonniers talibans, afin justement de lancer le processus de paix. Par ailleurs, le ministre afghan de la Défense a effectué cette semaine une visite de cinq jours au Pakistan, où il a notamment rencontré le chef d’état-major pakistanais.

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