Jusqu’ici, la Russie a bloqué, avec la Chine, tous les projets de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant le président syrien, Bachar el-Assad. Les autorités russes continuent en effet de plaider pour une solution diplomatique et refusent catégoriquement toute intervention de la communauté internationale dans le conflit syrien. Mais la rencontre d’aujourd’hui pourrait bien être le signe d’une évolution de ces positions.
Une rencontre attendue depuis plusieurs jours
La rencontre était annoncée depuis plusieurs jours, attendue même, en marge de la conférence sur la sécurité internationale qui se tient depuis deux jours à Munich.
Une réunion qui aurait vu s’assoir autour d’une même table le chef de la coalition syrienne anti-Bachar el-Assad, Moaz al-Khatib, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, Joe Biden, le vice-président américain et Lakhdar Brahimi, l'émissaire spécial des Nations unies sur la Syrie.
Finalement, ce samedi 2 février, seuls Sergueï Lavrov et Moaz al-Khatib se sont rencontrés, selon une source diplomatique russe.
Une évolution considérable sur l'échiquier diplomatique
Aucune information n'a officiellement filtré, mais cette première rencontre entre un représentant du Kremlin et le chef de la coalition syrienne marque à elle seule une avancée considérable.
Il y a quelques jours, Moaz al-Khatib s'était déclaré prêt à discuter avec le régime syrien, mais pas avec Bachar el-Assad, pour trouver une solution pacifique au conflit. Des déclarations qui n'ont certes pas plu aux autres membres de l'opposition syrienne, mais qui ont certainement permis cette rencontre avec le chef de la diplomatie russe à Munich.
Sergueï Lavrov, de son côté, insiste toujours pour faire appliquer l'accord de Genève sur une transition politique. Une solution adoptée en juin 2012 par le groupe d'action sur la Syrie, conduit par le représentant spécial de l'ONU, Lakhdar Brahimi.
« Il y a beaucoup de choses dont nous devons discuter »
« La Russie a sa vision des choses mais nous accueillons avec satisfaction l'idée de négociations en vue de soulager la crise et il y a beaucoup de choses dont nous devons discuter », a déclaré Moaz al-Khatib à l’issue de cette rencontre.
Peut-être les prémices d’une future entente pour parvenir à une solution à la guerre qui fait rage en Syrie depuis le mois de mars 2011 et qui a coûté la vie à plus de 60 000 personnes, selon l'ONU.
Cette rencontre devrait être suivie par des discussions entre le chef de la coalition syrienne et Joe Biden, le vice-président américain.