La grande colère des habitants de Port-Saïd

Ce samedi 26 janvier, ce sont au moins trente personnes qui ont été tuées et plus de 300 blessées lors de violences meurtrières dans la ville égyptienne de Port-Saïd. Les affrontements sont intervenus après la condamnation à mort de 21 personnes pour leur implication dans des échauffourées ayant suivi un match de football en 2012. L'armée se déploie pour « rétablir le calme », annonce un général. Catherine Ashton, la représentante de la diplomatie de l'Union européenne, exprime sa « grande inquiétude ».

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

C’est toute la ville de Port-Saïd qui est en colère. Les habitants de la ville ont le sentiment d’être les mal aimés de l’Egypte. Il y a plus de trente ans, la ville s’était enrichie quand elle avait été transformée en zone franche. Un enrichissement qui avait fait beaucoup d’envieux.

Aujourd’hui, il ne reste pratiquement plus rien de ce privilège rogné par les gouvernements successifs. En fait, la ville, qui contrôle l’entrée du canal de Suez s’est appauvrie au cours des dernières années et ses habitants en éprouvent du ressentiment. Le fait que certains de ses habitants soient condamnés dans le drame du stade a transformé le ressentiment en violente colère.

Port-Saïd est maintenant montrée du doigt comme ville infréquentable. A travers la sentence du tribunal, les habitants de la cité ont le sentiment qu’ils ont été les boucs émissaires d’une tentative des Frères musulmans pour amadouer les supporters du club al-Ahly. Les Ultras, supporters du club le plus populaire d’Egypte soutiennent traditionnellement l’opposition. La sentence serait donc une sorte de bakchich.

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