Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
C’est toute la ville de Port-Saïd qui est en colère. Les habitants de la ville ont le sentiment d’être les mal aimés de l’Egypte. Il y a plus de trente ans, la ville s’était enrichie quand elle avait été transformée en zone franche. Un enrichissement qui avait fait beaucoup d’envieux.
Aujourd’hui, il ne reste pratiquement plus rien de ce privilège rogné par les gouvernements successifs. En fait, la ville, qui contrôle l’entrée du canal de Suez s’est appauvrie au cours des dernières années et ses habitants en éprouvent du ressentiment. Le fait que certains de ses habitants soient condamnés dans le drame du stade a transformé le ressentiment en violente colère.
Port-Saïd est maintenant montrée du doigt comme ville infréquentable. A travers la sentence du tribunal, les habitants de la cité ont le sentiment qu’ils ont été les boucs émissaires d’une tentative des Frères musulmans pour amadouer les supporters du club al-Ahly. Les Ultras, supporters du club le plus populaire d’Egypte soutiennent traditionnellement l’opposition. La sentence serait donc une sorte de bakchich.