Le mouvement de contestation des sunnites tourne à l'affrontement violent en Irak

Les funérailles des sept manifestants tués ce vendredi 25 janvier ont rassemblé, ce samedi matin, des milliers de personnes à Falloujah, en Irak. Dans cette ville, située à l'ouest de Bagdad, la tension demeure extrêmement vive. Selon la police, deux soldats ont été tués par des hommes armés et trois autres ont été enlevés. Pour la première fois depuis le début du mouvement de contestation il y a un mois, un rassemblement hostile au gouvernement de Nouri al-Maliki a été réprimé dans le sang vendredi.

C'est lorsque des manifestants ont jeté des bouteilles d'eau et des pierres en direction des soldats que certains d'entre eux ont ouvert le feu sur la foule, alors que les protestataires s'étaient réunis à Falloujah. Sept d'entre eux ont été tués et trente-cinq autres blessés.

Les autorités ont aussitôt appelé les forces de l'ordre à la retenue. Les mosquées ont lancé des appels au calme et un couvre-feu a été décrété. Mais ces mesures n'ont pas suffi : selon un colonel de la police, plusieurs postes de contrôle ont été attaqués dans la matinée du 26 janvier. Deux soldats ont été tués et trois autres kidnappés par des assaillants.

Le mouvement de contestation, né dans les provinces majoritairement sunnites de l'ouest et du nord de l'Irak, prend donc un tour particulièrement violent. Des dizaines de milliers de manifestants se réunissent quasi-quotidiennement depuis fin décembre. Ils dénoncent la marginalisation des sunnites et réclament l'abrogation de lois anti-terroristes. Ils appellent aussi au départ du Premier ministre chiite.

Nouri al-Maliki accuse les contestataires d'être responsables de cette montée des tensions confessionnelles. Des tensions exploitées selon lui par al-Qaïda et d'autres groupes terroristes.

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