Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Six mois après la prise de la ville et du poste-frontière des mains de l’armée syrienne par les forces rebelles, la situation se dégrade régulièrement. Depuis jeudi, des affrontements ont repris à Ras al-Ain.
Les informations disponibles sont rares, mais elles font état de combats violents entre la milice kurde des Unités de défense du peuple (YPG), liées au PKK turc, et les groupes islamistes du Jabhat al-Nusra et de Ghouraba al-Cham.
Ceux-ci auraient pris des familles civiles en otages, se seraient rendus coupables de tortures à leur encontre, et auraient utilisé des tanks contre la population de la ville.
Les hostilités, après un accord de cessez-le-feu le mois dernier, ont repris en milieu de semaine après que les deux parties en présence aient reçu des renforts pour prendre le contrôle de cette ville et de ce point de passage stratégique, en zone kurde, avec la Turquie.
Plusieurs sources évoquent des dizaines de morts du côté des rebelles liés à l’Armée syrienne libre : entre 70 et une centaine. Une information étayée par l’arrivée de dizaines de blessés à Ceylanpinar ces derniers jours, dont certains sont morts dans les hôpitaux turcs.
Les Kurdes accusent d’ailleurs la Turquie de soutenir les rebelles syriens dans leur tentative de prendre le contrôle de la zone autonome kurde, qu’Ankara soupçonne d’être une base arrière du PKK.