Avec notre envoyé spécial à Alexandrie,
C’est la deuxième manifestation de l’opposition cette semaine au Caire. La première, celle de mardi 18 décembre, n’a pas été un franc succès. Il y a eu très peu de monde et la faible mobilisation donnait un peu l’impression d’un mouvement en fin de vie, ou du moins d'un mouvement qui s’essouffle.
Mais ce matin, ce sont les chefs de l’opposition en personne, Amr Moussa et Mohamed el-Baradei, qui ont appelé les opposants à se remobiliser et voter « non » à la Constitution. Pour Amr Moussa, de toute façon, la stabilité en Egypte ne pourra pas être retrouvée avec une Constitution qui divise la société. Et même si les opposants savent pertinemment que le « oui » est en passe de l’emporter, ils ne comptent pas baisser les bras. La mobilisation se poursuit place Tahrir dans l'après-midi.
Forte mobilisation des Frères
Du côté d’Alexandrie, deuxième ville d’Egypte, ce sont les Frères musulmans qui se sont rassemblés. Des incidents ont été signalés. Les deux camps se sont jetés des pierres. La police est intervenue et des gaz lacrymogènes ont été tirés pour disperser les foules.
Contrairement aux opposants, les Frères musulmans n’ont pas eu de mal à mobiliser leurs troupes. Leur manifestation à Alexandrie a débuté tout de suite après la prière du vendredi. Ils ont occupé une rue qui fait face à la mosquée al-Qaed Ibrahim.
Ils sont des milliers à s’être mobilisés pour défendre le projet de Constitution à la veille de la deuxième journée du référendum. Ils se sont également mobilisés pour soutenir le prédicateur de cette mosquée, le cheikh Ahmed el-Mahalawy, favorable au projet de Constitution et qui, la semaine dernière, a été assiégé pendant 14 heures dans sa mosquée par les opposants.