Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Talaat Ibrahim a justifié son revirement par le fait que sa démission lui avait été arrachée sous la pression.
Lundi, un millier de membres du parquet s’étaient rendus au bureau du procureur pour exiger sa démission. Ils lui reprochaient d’avoir été directement nommé par le président Morsi en dépit de la procédure, et sans consultation préalable avec la magistrature.
Les procureurs condamnaient aussi ses tentatives pour influencer le cours de l’enquête sur les violences devant le palais de la présidence il y a deux semaines.
Le parquet d’Héliopolis avait libéré les personnes arrêtées par les Frères musulmans, réduisant ainsi à néant les accusations du président Morsi selon lesquelles les manifestations avaient avoué faire partie d’une conspiration de l’opposition.
Le référendum à nouveau menacé?
Dans une lettre adressée au Conseil suprême de la magistrature, les membres du parquet ont exigé la nomination d’un nouveau procureur général en remplacement de Talaat Ibrahim.
Ce nouveau rebondissement dans le bras de fer entre l’exécutif et le judiciaire risque d’affecter la participation des magistrats à la supervision du référendum de samedi. Un scrutin que la plupart des magistrats boycottaient déjà.