Après la prière hebdomadaire musulmane ce vendredi, les partisans du président Morsi ont commencé à se rassembler devant le palais présidentiel dans le nord du Caire.
Parmi eux, la puissante confrérie des Frères musulmans dont est issu le président. « Le peuple soutient les décisions du président », ont-ils scandé.
L’attaque la plus importante a eu lieu place Ramleh au centre d’Alexandrie. Après des affrontements à coup de pierres avec les pros Frères musulmans, des manifestants anti-islamistes ont attaqué le siège du parti de la confrérie et y ont mis le feu. On ignore l’étendue des dégâts. Selon des informations concordantes, plusieurs officiers de police ont refusé d’intervenir contre les manifestants.
Des accrochages ont aussi eu lieu dans de nombreuses autres villes d’Egypte. A Port-Saïd, Ismaïlia et Suez des sièges du parti Liberté et justice des Frères musulmans ont été lapidés par les manifestants. Confrontation aussi dans la ville ouvrière de Méhalla dans le Delta et même à Assiout en Haute Egypte.
Il est à noter que presque toutes les villes où ont eu lieu les violences avaient largement voté pour le courant islamiste lors des élections législatives. Pour certains observateurs cela pourrait être interprété comme un changement d’orientation du soutien populaire qui serait entrain de passer des islamistes aux antis islamistes.
Le président Morsi ne lâche rien. Il se dit déterminé à assumer ses fonctions renforcées. Hier, Mohamed Morsi, surnommé par l’opposition de nouveau « pharaon et dictateur de droit divin », a justifié ses choix en affirmant vouloir défendre la révolution qui a mené à la fin de l’ère Moubarak. Il a adopté un nouveau décret baptisé « loi de défense de la révolution », sorte de nouvelle loi de l’état d’urgence puisque le procureur spécial peut incarcérer pour six mois toute personne soupçonnée de menacer la révolution sans la traduire en justice. Une initiative qui, selon les partisans du président, devrait permettre de stabiliser la transition démocratique du pays quant les anti-Morsi craignent de se voir justement voler leur révolution.