Avec notre correspondant en Israël, Nicolas Falez
« C’est la première fois que je prends un café. La première fois depuis vendredi dernier que je sors de l’endroit où je suis positionné », confie un soldat attablé dans la cafétéria d’une station-service toute proche de la frontière avec la bande de Gaza.
Fusil mitrailleur en bandoulière, Israël (c’est son prénom) explique qu’il est étudiant en comptabilité et qu’il a dû tout lâcher la semaine dernière lors du rappel des réservistes :
« Il était 5 heures du matin, j’ai reçu le coup de téléphone et je suis venu. C’est ce qu’il faut faire. Se changer et rejoindre l’armée. Maintenant on se prépare, on s’entraîne, on fait tout ce que nous devons faire en tant que soldats. La suite, c’est le gouvernement qui décide ».
Le jeune homme appartient à une unité combattante. Il ne donnera pas davantage de précisions. Il sait que des discussions sont en cours pour une trêve. Il sait aussi que son pays pourrait décider de lancer une offensive terrestre dans la bande de Gaza.
« Je suis partagé, dit-il. D’un côté on veut rentrer à la maison, on veut la paix, on veut le calme, tout ça… Mais de l'autre, si nous rentrons à la maison, alors dans un ou deux ans cela recommencera. Nous voulons tous la paix mais tant que le Hamas dirigera Gaza je ne pense pas qu’il y ait de solution ».