Avec notre envoyée spéciale à Rafah, Véronique Gaymard
A moins de trois kilomètres de la frontière avec l’Egypte, lundi soir, un missile israélien a frappé une maison où vivait une famille de huit personnes. Il ne reste plus qu’un grand cratère de six mètres de profondeur, des morceaux de parpaing et des vêtements déchiquetés qui jonchent le sable.
« Lundi à 10 heures du soir, il y a eu un tir de deux missiles par un F16, dit Oussama, un jeune voisin de 15 ans qui a vu le missile tomber. On a entendu les explosions et on est vite venus pour chercher les blessés et voir s’il y avait eu des morts. On a trouvé deux jeunes qui ont été tués, deux frères, un avait été projeté jusqu’à l’arbre là-bas, et l’autre était devant ce qu’il reste de la maison ».
Selon lui, personne de la famille n’était recherchée par l’armée israélienne, qui n’avait donc aucune raison de tirer sur cette maison, dit-il. Quand on leur parle de négociations de cessez-le-feu, Mustapha, 18 ans, est sceptique : « On espère bien que toutes ces délégations qui entrent à Gaza vont trouver un accord de cessez-le-feu en pensant à nous, les civils, parce qu’en ce moment, on a tous peur, personne ne peut vivre dans sa maison, donc je prie Dieu pour qu’ils arrivent à cet accord selon les termes de ce qui a été discuté avec les Egyptiens ».
Au-dessus des têtes tourne un drone. Dans la maison voisine, les enfants, eux, sont terrifiés et s’accrochent à leur mère.