Koweit: la manifestation contre la nouvelle loi électorale violemment réprimée

Au Koweit, une manifestation organisée par l’opposition pour protester contre une réforme de la loi électorale s’est soldée ce dimanche 21 octobre 2012 par plus d’une centaine de blessés. La manifestation, qui a rassemblé des dizaines de milliers de manifestants a été réprimée par la police anti-émeutes. Le gouvernement koweitien a fixé au 1er décembre prochain les prochaines élections législatives et l’opposition appelle au boycott de ce scrutin.

avec AFP

Les rassemblements organisés par l'opposition koweitienne ont été réprimés par la police anti-émeute ce dimanche 21 octobre. Les forces de l’ordre, fortement armées, ont tiré des gaz lacrymogène, bombes assourdissantes et balles en caoutchouc contre les dizaines de milliers de manifestants qui s’étaient rassemblés en plusieurs points de la ville. Seul un rassemblement sur la place du Parlement avait été autorisé.

Selon les chiffres avancés par une association de défense des droits de l’homme d’une part et les autorités d’autre part, il y aurait eu plus d’une centaine de personnes blessées. «Le nombre des manifestants blessés (admis) à l'hôpital après avoir été attaqués par la police anti-émeute a dépassé le chiffre de 100», a communiqué sur twitter Mohammad al-Humaidi, directeur de la Société koweïtienne pour les droits de l'homme, rapporte l’Agence France Presse. Onze policiers auraient également été blessés par des jets de pierre.

Une tension institutionnelle chronique

La police a également arrêté plusieurs personnes dont l’ancien député islamiste Walid al-Tabtabaï. Depuis plusieurs jours, dans la perspective du rassemblement de ce dimanche, les forces de l’ordre avaient procédé à l’arrestation de responsables de l’opposition. Quatre députés du Parlement dissous ont été arrêtés ces derniers jours.

Les manifestants, au nombre de 100 000 personnes selon l’opposition, 30 000 selon des observateurs indépendants, protestaient contre une réforme de la loi électorale dans la perspective des prochaines élections législatives anticipées de décembre. L’opposition accuse l'émir, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, d’avoir modifié la loi électorale pour s’assurer le contrôle de la future assemblée. Le Parlement a été dissous en octobre, nouvel épisode d'une crise institutionnelle qui se caractérise par une forte tension entre le pouvoir exécutif, aux mains de la dynastie des Al-Sabah et le pouvoir législatif, et ce depuis plusieurs années.

Partager :