Ce devait être la plus grosse manifestation de l'histoire du Koweit, mais le rassemblement de ce dimanche a été dispersé à coups de gaz lacrymogènes. Des heurts et des arrestations ont émaillé le regroupement des manifestants en trois endroits différents. Le ministère de l'Intérieur avait annoncé qu'il ne tolèrerait aucun rassemblement, dans un aucun lieu autre que la place en face du Parlement.
L'opposition koweitienne avait appelé à manifester ce dimanche, alors que des élections législatives ont été convoquées par l'émir de ce petit pays du Golfe dans un contexte de blocage politique grandissant.
Si ces élections ont bien lieu le 1er décembre prochain, ce sera la cinquième fois depuis 2006, et donc la deuxième fois depuis le début de l'année 2012 - après les législatives de février -, que les Koweitiens choisiront leurs députés.
Le petit émirat du Golfe est secoué à répétion par des crises internes. Elles opposent le pouvoir exécutif d’un côté et le législatif de l’autre. C'est-à-dire le gouvernement au Parlement. Cette fois-ci c’est l’émir du Koweit qui est derrière cette déstabilisation. Le Cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah, qui a dissout le Parlement début octobre, a ouvert directement la voie à des élections anticipées.
L’émir du Koweit a également demandé à son gouvernement d’amender une loi électorale. C’est cet amendement qui lui vaut les foudres de l’opposition qui lance désormais des appels à manifester. Selon ses principaux chefs de file, cet amendement établit un nouveau découpage électoral à l’avantage des partisans du régime.
Première monarchie du Golfe à avoir un Parlement élu, le Koweït vit au rythme des crises politiques depuis cinq ans. Elles sont attribuées à la dynastie des Al-Sabah qui règne depuis plus de deux siècles et demi sur le pays et ne semble pas prête à partager le pouvoir.