Israël: un répit pour les migrants originaires du Soudan et d'Erythrée

La justice diffère le projet du gouvernement d’arrêter et d’enfermer les ressortissants soudanais entrés clandestinement ces dernières années sur le territoire de l’Etat hébreu. En août dernier, le ministre israélien de l’Intérieur avait appelé ces migrants à quitter volontairement Israël sous peine d’arrestation à partir du 15 octobre, soit lundi prochain. Mais un tribunal vient de bloquer provisoirement la mise en œuvre de ce projet. 

Avec notre correspondant à Jerusalem,Nicolas Falez

Ces dernières années, près de 60.000 Africains ont pénétré illégalement en Israël, par le Sinaï et la frontière égyptienne. La plupart de ces migrants sont des Soudanais et des Erythréens, non expulsables car bénéficiant d’une protection collective accordée par l’ONU à ces deux populations, en raison de la situation politique dans leurs pays d’origine.

Un centre de rétention dans le Neguev

Mais la question de l’immigration clandestine est un sujet brûlant en Israël. La situation est devenue tendue dans certains quartiers où vivent les migrants africains et le ministre de l’Intérieur, Elie Yishaï, a fait de ce dossier son cheval de bataille. «Si Israël ne peut expulser ces hommes et ces femmes alors nous allons les arrêter et les enfermer», a-t-il promis en substance. Un centre de rétention a d’ailleurs été construit à cet effet dans le désert du Neguev, dans le sud d’Israël. Et selon le ministère de l’Intérieur, les Soudanais doivent à terme y être regroupés après arrestation.

Mais les associations de défense des droits de l’homme engagées auprès des migrants ont déposé un recours en justice expliquant que le projet allait déboucher sur une vaste chasse à l’homme. Un tribunal vient donc de suspendre la campagne d’arrestation censée débuter ce lundi 15 octobre. Une nouvelle audience est prévue le 30 octobre dans ce dossier extrêmement sensible.

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