Nucléaire iranien: l'AIEA vote une douzième résolution contre Téhéran

Les Etats-Unis ont su convaincre la Chine et la Russie d’épingler une nouvelle fois l’Iran. Une douzième résolution du conseil de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) condamnant la course iranienne à l’atome a été votée, ce jeudi soir 13 septembre, au siège de l’ONU à Vienne, en Autriche. Washington espère que cet activisme diplomatique convaincra Israël de ne pas bombarder les sites suspects de la République islamique avant le 6 novembre prochain, date des élections présidentielles américaines.

Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin

La perspective d’avoir le mois prochain un baril de pétrole à 200 dollars, voilà l’argument ultime qui aura convaincu les Chinois de se ranger derrière la volonté occidentale d’isoler encore un peu plus l’Iran. Barack Obama a été clair : si vous refusez de soutenir l’AIEA dans son bras de fer avec le régime de Téhéran, a-t-il dit aux Chinois, selon un ambassadeur, alors vous porterez seuls la responsabilité d’une flambée des cours du pétrole qui suivra inéluctablement une attaque israélienne.

Moscou a cédé en premier, Pékin a été plus difficile à convaincre. Les négociations sur le texte final de cette résolution ont duré jusqu’à 5 heures du matin, dans la nuit de mardi à mercredi. Russes et Chinois ont cédé sur tout, sauf sur un point : ils ont refusé de saluer le travail effectué par l’AIEA en Iran depuis janvier dernier. Il faut y voir un indice de leur agacement à observer cette agence baser son travail sur des documents fournis par les services de renseignements d’Israël et des Etats-Unis.

31 voix sur 35

A part cela, tout y est : l’Iran est condamné pour son obstruction sur le site suspect de Parchin, pour son enrichissement d’uranium qui continue à Fordo et pour ses manœuvres dilatoires, qui empêchent « une approche structurée » sur ce dossier, selon les termes du jargon diplomatique. La résolution a été votée par 31 voix sur 35, moins que lors du dernier vote en novembre dernier. Cuba, logiquement, a voté contre. L'Equateur s’est abstenu. La surprise vient de l'Egypte et de la Tunisie, qui se sont également abstenues, montrant que la ligne au Caire et à Tunis a changé avec l’arrivée des islamistes au pouvoir.

A la sortie du Conseil, l’ambassadeur iranien, Ali Asghar Soltanieh, a accusé devant les journalistes le Conseil des gouverneurs de l’AIEA de « politisation ». Il a de nouveau condamné le secrétariat général de l’Agence pour son refus de publier « les documents de la CIA » sur laquelle il se base pour accuser l’Iran d’avoir un programme nucléaire militaire clandestin. Pour lui, la crédibilité de l’Agence est entamée.

Pour l’ambassadeur américain au contraire, cette résolution prouve que « la pression diplomatique s’intensifie, tout comme l’isolement de l’Iran ». Il voit dans ce vote un soutien renforcé de la communauté internationale à l’AIEA dans son bras de fer avec l’Iran.

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