Les réfugiés syriens toujours plus nombreux au Liban

Alors que les combats se poursuivent en Syrie, à Alep, Damas, ou encore Homs et Rastane, des milliers de réfugiés passent les frontières pour se mettre à l’abri des violences. Ils seraient plus de 30 000, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR). La plupart a fui vers la Jordanie ou la Turquie, mais également vers le Liban, où leur afflux commence à créer des tensions.

Avec notre envoyée spéciale au Liban, Véronique Gaymard

Les chiffres varient du simple au double, car les réfugiés ne s’enregistrent pas tous auprès du HCR (Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés), par peur d’être inquiétés, comme cela s’est déjà produit. Souvent logés chez des proches ou dans des familles d’accueil, dans des quartiers pauvres, ils deviennent malgré eux une source de tension supplémentaire, notamment dans la ville de Tripoli au nord du Liban où les relations entre communautés sunnites et alaouites sont à vif. Walid a gardé son salon de coiffure dans ce quartier pauvre de Bab al-Tebbaneh.

« Ce qui se passe en Syrie affecte le Liban bien sûr, confirme-t-il. Mais j’espère qu’on ne va pas se battre les uns contre les autres, qu’on va éviter ça. Ici on a beaucoup de familles pauvres qui recevaient des dons d’associations. Mais maintenant, avec le nombre important de réfugiés syriens, tout ce qu’il y avait, c’est pour eux. Une famille libanaise ici est restée sans gaz pendant 20 jours, car ils n’avaient pas d’argent. »

Un plan pour les réfugiés

Un grand nombre d’ONG locales se sont créées, notamment des ONG confessionnelles dont les fonds sont destinés aux réfugiés. Des ONG internationales sont également présentes. Une unité de Médecins sans frontières (MSF) travaille à Tripoli avec les parties les plus pauvres des communautés sunnites et alaouites. Une autre unité est présente à Aarsal, une enclave sunnite dans la Bekaa, au Nord-Est.

Fabio Forgione dirige la mission de MSF à Beyrouth. « Dans toutes les régions où nous travaillons, explique-t-il, à Tripoli, Wadi Khaled au Nord, ou Aarsal à l’Est, il faut s’assurer que les services soient apportés non seulement aux réfugiés mais aussi aux populations les plus pauvres au Liban, qui ont les mêmes besoins. »

Les autorités libanaises ont annoncé un plan pour assister les réfugiés. Elles ont demandé des aides internationales supplémentaires. Les familles libanaises pauvres des régions du Nord et de la Bekaa espèrent qu’elles pourront aussi en bénéficier.

Cliquez ici pour voir le diaporama de notre envoyé spécial à la frontière turque, au nord de la Syrie, où affluent également les réfugiés

 

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