Avec notre envoyé spécial à Azzaz, Jérôme Bastion
Sur la place de la mosquée d’Azzaz, elle-même à moitié détruite, pas moins de cinq carcasses de tanks complètement calcinés gisent, parfois sous des amas de débris, à côté de camions de munitions, eux aussi réduits à néant.
Les fenêtres de la maison d’Allah sont bouchées de sacs de sable et sa façade criblée de balles, l’odeur pestilentielle qui s’en dégage étant celle des soldats loyalistes tués dans les combats. Vingt-cinq ou trente selon les habitants. Leurs dépouilles ont été enlevées.
Aux alentours, pas une maison n’a été épargnée par les combats à l’arme lourde et entre 200 à 300 civils y auraient perdu la vie, selon les témoignages.
Le drapeau noir des combattants de l’islam flotte également sur le toit de la mosquée, attestant de la présence de quelques jihadistes parmi les rebelles, ce que confirme un combattant de l’Armée syrienne libre (ASL) niant pourtant qu’ils aient été nombreux ou qu’ils aient appartenus à al-Qaïda ou aux talibans. Lui parle de quelques Libyens, Egyptiens et Jordaniens, venus combattre sous les ordres de la rébellion, et partis désormais on ne sait où.
Aujourd’hui, de rares habitants osent revenir dans la ville. Ils récupèrent des morceaux de bois, des métaux et matériaux divers pour colmater les murs de leurs maisons. Mais la plupart ont peur de rentrer, peur que l’armée de Bachar el-Assad ne revienne.