Avec notre envoyée spéciale à Beyrouth,Véronique Gaymard
Ashraf a quitté Damas précipitamment avec sa femme et leurs trois enfants il y a trois jours, à cause de l’intensité des bombardements. Ils ont fui le quartier chic de Mazé en voiture et se sont installés dans un hôtel quatre étoiles à Beyrouth.
« Les deux dernières nuits, on n’a pas dormi à cause des bombardements, confie le Syrien. C’étaient des roquettes, des bombes, des balles, on entendait toutes sortes d’armes. On attend de voir ce qu'il va se passer dans les prochains jours. On va voir si on retourne en Syrie ou si on reste un peu plus longtemps ici, jusqu’à ce que ça se calme. »
Lorsqu’on demande à ces Syriens exilés ce qu’ils pensent de la situation, ils ne font pas de commentaire sur les forces en présence. Seulement sur la violence. « Des gens que nous connaissons nous ont dit qu’à cause des bombardements, des immeubles se sont effondrés, relate Ashraf. On a des amis qui ont été tués à Damas, à Mezé, donc on attend. »
Tous les jours, ils appellent leurs proches restés sur place. « Ils nous disent que la situation est de plus en plus difficile, que tous les magasins sont fermés, tous les marchés… tout est fermé maintenant », déplore Ashraf.
Sa famille a les moyens : ils sont descendus dans un hôtel quatre étoiles. Mais la plupart de ceux qui ont fui les combats se réfugient où ils le peuvent. Ils louent des appartements où ils s’entassent, en attendant de pouvoir rentrer chez eux.