Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
La décision du procureur général est basée sur le rapport d’une commission médicale diligentée par le parquet le 4 juillet. Cette commission, composée de six médecins, a étudié les rapports de l’hôpital militaire de Maadi avant d’ausculter le patient Hosni Moubarak.
Après une batterie d’analyses et d’examens, elle a décrété à l’unanimité que la santé du raïs déchu était stable et « médicalement bonne pour quelqu’un de son âge ».
L’ex-chef d'Etat, âgé de 84 ans, avait été transféré d’urgence le mois dernier de l’hôpital de la prison de Tora vers le centre hospitalier le plus proche. Après des nouvelles contradictoires, dont certaines avaient donné Hosni Moubarak comme « cliniquement mort », le patient semble s’être progressivement rétabli.
L’épouse de l’ex-raïs avait déposé une demande pour sa libération en invoquant des raisons de santé. Une demande qui est rejetée de facto puisque les médecins ont estimé que l’hôpital de la prison suffirait pour traiter un Moubarak condamné à la prison à vie.
Colère des « Enfants de Moubarak »
Le retour de l’ex-raïs en prison a provoqué la colère des « Enfants de Moubarak », un groupe de jeunes qui, contre vents et marées, lui restent fidèles. Ils ont annoncé pour ce mardi 17 juillet, une manifestation devant le bureau du procureur général pour protester contre ce qu’ils considèrent être une décision politique. Elle serait, selon eux, dictée par la confrérie des Frères musulmans qui chercherait à humilier leur ancien ennemi jusqu’à la mort.
Ils en veulent pour preuve le fait que le président Mohamad Morsi a demandé aux Etats-Unis la libération du cheikh Omar Abdel Rahman, condamné à la prison à vie pour terrorisme. L’argument avancé par le président issu des Frère musulman est que le Cheikh est « vieux et malade ». « Tout comme notre raïs qui est âgé de 84 ans et qui souffre d’un cancer et de problèmes cardiaques », soutiennent les « Enfants de Moubarak ».
Des arguments qui ont peu de chance d’être entendus. La libération de l’ex-raïs pour raison de santé est inacceptable pour la majorité écrasante des Egyptiens.