Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat
Les Frères musulmans et les autres mouvements politiques ont déjà annoncé leur boycott des élections. Chaque semaine, l’opposition demande depuis un an et demi des réformes politiques. Et Le roi s’était porté garant de la bonne conduite des réformes.
La plus symbolique d’entre elles, la plus importante, devait être la réforme de la loi électorale, elle devait lancer la vie politique en Jordanie. Les partis politiques y sont faibles, et la loi électorale fait barrage à tout mouvement national, en privilégiant le vote tribal. Résultat, le Parlement jordanien est réputé pour être à la solde du régime. L'opposition réclamait un vote à la proportionnelle, 50% des sièges réservés aux candidats des partis politiques, et un Premier ministre choisi par les députés.
Le Parlement a douché les espoirs de l’opposition. Il a voté en juin une loi où le vote tribal reste dominant : sur 150 députés, 27 sièges sont réservés aux partis politiques.
Le Front islamique, le plus grand parti jordanien, a décidé le boycott des futures élections législatives anticipées. Même chose pour les autres mouvements d’opposition. Ils ont pris la nouvelle loi comme un camouflet, le signe que le régime refuse les réformes. Le gouvernement s’est borné à déplorer cette décision.
Les manifestants de ce vendredi 13 juillet lui ont en quelque sorte répondu: pour eux, si le changement ne vient pas, la solution c’est la révolution. Depuis janvier 2011, les manifestations ont été globalement calmes en Jordanie