« L'avion turc volait à basse altitude, il a été abattu par la défense antiaérienne qui l'a pris pour un avion israélien ». C'est ainsi que Bachar el-Assad justifie l'incident du 22 juin. Un avion de combat turc, un Phantom F-4, avait été abattu sans sommation, alors qu’il volait au dessus de la Méditerranée, non loin de la Syrie. Les autorités turques ont admis qu’il avait violé quelques minutes et par erreur, l’espace aérien syrien.
« Le soldat qui a déclenché le tir n'avait pas de radar pour voir de quelle nationalité était l'avion (...) et le couloir aérien qu'il empruntait avait été utilisé par trois fois dans le passé par l'aviation israélienne », poursuit Bachar el-Assad, dans l’entretien au journal turc. « J'aurais été content s'il c'était agit d'un appareil israélien », croit-il bon de préciser.
Interrogé sur l'absence de sommation donnée aux pilotes de l'avion turc, le président syrien se justifie à nouveau : « nous n'avons personne à joindre en cas d'urgence, au sein de l'armée turque », dit-il.
Pas de « confrontation ouverte » avec la Turquie
Les relations entre Ankara et Damas sont en effet rompues depuis plusieurs mois, à cause de la répression contre l'opposition en Syrie. La Turquie accueille 35 000 réfugiés sur son sol et des membres de l’Armée syrienne libre, l’opposition armée au régime de Bachar el-Assad.
Le président syrien affirme par ailleurs qu'il ne souhaite pas de confrontation avec la Turquie. « Nous ne permettrons pas que les tensions provoquent une confrontation ouverte entre nos pays, une éventualité dont ils pâtiraient tous les deux ».
Bachar el-Assad soutient que, quoi que fasse le gouvernement turc, son pays ne mobilisera pas de troupes à la frontière. Pourtant vendredi, un des responsables de l’Armée syrienne libre, le général Mustapha al-Cheick, affirmait que 2 500 soldats appuyés par 170 véhicules et chars s’étaient massés à 15 km de la frontière.
De son côté, Ankara a renforcé son dispositif en envoyant côté turc des troupes, des blindés et des batteries de missiles sol-air. La chasse turque a même été mobilisée le week-end dernier après que des hélicoptères syriens ont été signalés à 6 km de la frontière turque.