Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Inconnu il y a seulement quelques mois, le cheikh intégriste Ahmad el-Assir est devenu, en un temps record, une star de la politique au Liban. Son opposition farouche au Hezbollah chiite l’a propulsé sur le devant de la scène. Il se pose en défenseur des sunnites qu’il juge humiliés par le parti de Hassan Nasrallah.
Son discours extrémiste en attire quelques-uns, mais d’autres, même chez les sunnites, estiment qu’Ahmad el-Assir exacerbe les tensions confessionnelles dans un contexte régional explosif.
Le cheikh et ses partisans ont bloqué l’entrée nord de Saïda en installant des tentes sur la chaussée. Ils menacent de fermer toutes les routes qui mènent au Liban-Sud, le fief du Hezbollah, si le statut des armes appartenant à ce parti n’est pas sérieusement débattu lors du dialogue national.
Toute la journée de jeudi 28 juin, des ministres, des dignitaires religieux sunnites et des notables de la ville, ont essayé en vain de convaincre le cheikh de suspendre son mouvement et de dégager la voie publique. « Le sit-in est permanent et il se poursuivra jusqu’à la mort », a-t-il commenté.
Le mouvement du cheikh Ahmad el-Assir sape davantage l’autorité d'un Etat libanais déjà très affaibli par une série d’incidents à connotation confessionnelle.