Avec notre envoyée spéciale au Caire, Murielle Paradon
C’était la dernière manifestation ce vendredi 15 juin 2012 avant l’élection de samedi 16 juin et dimanche 17 juin. Il s'agit d'un baroud d’honneur pour dire non au pouvoir militaire mais non également aux deux candidats qui briguent la présidentielle, Ahmed Chafik, dernier Premier ministre d'Hosni Moubarak et Mohamed Morsi, le candidat des Frères musulmans.
Nesma, une jeune femme volontaire coiffée d’un foulard vert, n’ira pas voter ce week-end. « On a boycotté les élections parlementaires, dit-elle, et on boycotte la présidentielle parce qu’on sait bien que c’est une pièce de théâtre organisée par le Conseil supérieur des forces armées et les Frères musulmans. »
Nesma est accompagné d’un ami, Mohammed, il est sur la même ligne qu’elle : « De toute façon, notre vote serait manipulé car on sait bien qu’il va y avoir des irrégularités, comme au premier tour. Au premier tour, Chafik est passé grâce à ces irrégularités. »
Les autorités ont menacé de sanctionner ceux qui n’iraient pas voter mais Marwa, vêtue de rose jusqu’au bout des ongles, n’y croit pas : « Je ne pense pas qu’il y aura de sanctions si on boycotte le scrutin. Ils ont dit qu’il y aurait une amende. Moi, à part le référendum, je n’ai pas participé aux autres élections mais on ne m’a jamais demandé de payer quoi que ce soit. »
Ces jeunes issus de la révolution attendront le résultat de l’élection présidentielle sans illusion. Ils continueront de se mobiliser pour leurs revendications, réunies sous un même slogan : pain, justice et liberté.