Avec notre correspondante à Manama, Angélique Ferat
Les partis d’opposition ont un discours bien rodé. Ils veulent un Parlement élu dans sa totalité et un Premier ministre choisi par les députés. Actuellement, le roi nomme le Premier ministre, et choisit la moitié du Parlement. L’audience est composée de petits notables ou de fidèles au mouvement Wefaq, le parti islamiste.
A quelques centaines de mètres, beaucoup plus nombreux, des milliers de jeunes, de lycéens, d’étudiants, de femmes, de chômeurs, sont venus de tous les villages alentours dénoncer la pauvreté et l’injustice sociale.
Eux, ils crient « dehors Ahmad, dehors le roi ». « On en a assez de parler de sunnites et de chiites. On veut que le roi parte, c'est notre demande maintenant. On parle de révolution ici. Nous, on n’attend pas un poste de ministre. A quelques centaines de mètres, poursuivent ces manifestants, à Sanabes, la police tire avec des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène sur nous. Le Wefaq a sa petite stratégie et manifeste tranquillement, nous on demande le départ du roi et on nous tire dessus. Ça c’est Bahreïn ».
Le gouvernement a promis en début de semaine la relance du dialogue. Mais rien n’a été mis sur la table. Le ministre de l’Intérieur a déclaré que les manifestations devaient avant tout stopper leur mouvement. La plupart des chefs des partis d’opposition ont été arrêtés l’année dernière et condamnés à de lourdes peines.