Bahreïn : une policière nie avoir torturé la correspondante de France 24

Le procès d'une femme policier s'est ouvert ce mercredi 6 juin 2012 à Bahreïn. Elle est accusée d'avoir insulté, frappé et humilié la correspondante de France 24 et de Radio Monte Carlo Doualya, le 22 mai 2011. La journaliste, Nazeeha Saeed, qui a couvert les manifestations appelant à des réformes politiques à Bahreïn, avait été convoquée par la police pour être interrogée sur ses liens avec la télévision Al-Manar du mouvement libanais chiite du Hezbollah.

Avec notre correspondante à Manama, Angélique Férat

Au mois de mai 2011, la jeune journaliste, correspondante de Radio Monte Carlo Doualya et de France 24, est convoquée au poste de police de Rifaa, au Bahreïn. Elle s'est présentée, sans avoir la moindre idée de ce qui l'attend.

La policière qui l’a reçue au commissariat où elle était convoquée, l’a accusée de mentir dans ses reportages et de travailler avec la chaîne du Hezbollah Al-Manar et aussi avec la chaîne iranienne Al-Alam. En somme, on la soupçonne d'être un agent de l'Iran.

Nazeeha Saeed va être giflée puis rouée de coup, jetée à terre. Ensuite, on lui bande les yeux et on l'emmène dans une autre pièce. Là, les coups sur les pieds, les jambes, la tête, le dos, reprennent, avec un bâton en plastique. Son interrogatoire va durer jusque vers minuit. Les femmes policiers lui crient qu'elle nuit à l'image de Bahreïn.

Un an plus tard, la femme policier incriminée par la plainte de la journaliste nie les faits. La jeune journaliste n’était pas présente à l'ouverture du procès devant le Haut tribunal pénal de Bahreïn. La commission Bassiouni, une commission d'experts indépendants des droits de l'homme, diligentée par le roi de Bahreïn, a conclu à l'usage excessif de la force par les services de sécurité et dénoncé l’usage de la torture dans les commissariats.

Bahreïn entretient une relation difficile avec les journalistes. Certains ont été déportés, arrêtés, les journalistes bahreïniens sont plusieurs à avoir fait de la prison pour un article ou un Tweet sur internet.

A lire : Nazeeha Saeed raconte son interrogatoire à Reporters sans frontières

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