Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez
En théorie, Israel ne peut pas expulser les demandeurs d’asile originaires du Soudan et d’Erythrée, car ceux-ci bénéficient d’une protection collective, liée à la situation politique dans ces deux pays. Mais un tribunal a jugé hier jeudi 7 juin que ces renvois à la frontière étaient légal.
Le ministre israélien de l’Intérieur, Elie Yishaï, ne cache pas sa satisfaction. Il se félicite de cette décision du tribunal qui selon lui va permettre l’expulsion de 1 500 Sud-Soudanais.
Les organisations qui travaillent auprès des migrants africains en Israël parlent plutôt de 800 à 1 000 ressortissants du Sud-Soudan. Un petit groupe parmi les 60 000 personnes qui sont entrées clandestinement en Israël par la frontière égyptienne ces six dernières années.
Dans une tribune publiée ce vendredi matin par le quotidien Israel HaYom, le ministre explique que son gouvernement a décidé d’augmenter la capacité du principal centre de rétention, situé dans le sud du pays. Objectif : enfermer les « infiltrés », comme on appelle en Israël les migrants qui ont franchi clandestinement la frontière.
« J’espère que tous les infiltrés du Soudan et d’Erythrée partiront volontairement, ajoute Elie Yishaï, ceux qui veulent rester resteront dans le centre de rétention. »
Parallèlement, l’Etat hébreu poursuit la construction d’une clôture de sécurité le long de sa frontière avec l’Egypte, un vaste chantier de plus de 200 km. Certains s’interrogent déjà sur son efficacité.
En danger au Sud-Soudan
L’immense majorité de ces demandeurs d’asile sont des Erythréens et des Soudanais qui bénéficient d’une protection collective accordée par l’ONU au regard de la situation dans ces deux pays. Israël, signataire des traités internationaux, reconnaît ce principe mais n’accorde jamais ou presque le statut de réfugié aux migrants qui en font la demande.
Le cas des ressortissants du Sud-Soudan a évolué l’année dernière lorsque ce pays a accédé à l’indépendance et qu’il a noué des relations diplomatiques avec I’Etat hébreu.
Malgré ces changements, les défenseurs israéliens des droits de l’homme estiment que les ressortissants du Sud-Soudan seront en danger s’ils sont renvoyés dans leurs pays d’origine. Un argument que vient de rejeter un tribunal israélien. On ignore pour l’instant quand et comment les premiers Sud-Soudanais pourraient être expulsés d’Israël.