Avec notre envoyé spécial à Jérusalem, Nicolas Falez
Deux viols en trois semaines imputés à des migrants africains. Un jeune israélien du sud de Tel Aviv soupçonné d’avoir jeté plusieurs cocktails molotov sur des maisons où vivent des Africains, dont des enfants. Et l’acte d’accusation qui précise que c’est « un miracle » si personne n’a perdu la vie…
Ces violences mettent en évidence une situation explosive. Les migrants, originaires d’Erythrée ou du Soudan pour la plupart, échouent dans les quartiers populaires de Tel Aviv, déjà ravagés par le chômage et la pauvreté. Résultat : des tensions sociales et ethniques de plus en plus vives.
Les autorités israéliennes estiment qu’environ 350 000 migrants africains vivent dans le pays. Chaque semaine, ils sont plusieurs centaines à passer clandestinement la frontière à pied, après avoir traversé le Sinaï égyptien via des réseaux de trafic d’êtres humains.
Soudanais et Erythréens obtiennent généralement le statut de demandeur d’asile. Ils ne peuvent donc pas être expulsés mais cela ne leur donne pas le droit de travailler, ce qui entretient leur précarité.
Israël construit actuellement une imposante clôture métallique à sa frontière sud. A la fois pour freiner ce flux migratoire et pour empêcher des attaques menées par des éléments jihadistes venus du Sinaï.