L'exécution a eu lieu à l'aube. Les deux Bangladais, Nojum Sharif et Abdulmajid Hamza ont été décapités au sabre, puis leurs corps ont été crucifiés, la crucifixion étant rajoutée pour les auteurs de meurtres graves.
« D'abord ils décapitent le condamné à mort, explique Rothna Begum, d'Amnesty International à Londres, puis ils placent le corps sur une croix, ils le laissent pendre et replacent la tête au-dessus. Ils plantent la croix sur une place publique pendant deux jours, comme méthode de dissuasion pour la population. Cette année, il y a eu un autre cas de décapitation et de crucifixion d'un Soudanais, mais en général toutes les exécutions se font par décapitation. »
En octobre dernier, huit ressortissants bangladais avaient été décapités en public. Plus d'un quart des exécutions en 2011 ont concerné des travailleurs migrants, comme le souligne Rothna Begum : « Beaucoup de ceux qui ont été exécutés ces dernières années en Arabie Saoudite étaient des étrangers, la plupart étaient des travailleurs migrants originaires de pays pauvres. Les accusés le plus souvent n'ont pas accès à un avocat, et sont incapables de suivre les procès en arabe. Parfois ils n'ont même pas de traducteurs et le plus souvent ils ne sont pas informés de l'évolution de leur cas. »
Amnesty International a beaucoup de difficultés à obtenir des informations sur les condamnés à mort et sur le nombre exact d'exécutions, mais selon l'organisation, le nombre d'exécutions en Arabie Saoudite aurait triplé en 2011. Ces deux dernières porteraient à 23 le nombre de personnes exécutées depuis le mois de janvier.