Situation toujours très violente en Syrie malgré la présence des observateurs

Trois explosions auraient fait plus de 20 morts dans le nord ce lundi 30 avril 2012, en plein centre d'Idlib, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, alors que le siège de la Banque centrale a été attaqué à coup de lance-roquette à Damas. Les opposants jugent la présence des observateurs insuffisante et non dissuasive.

Alors qu'une trentaine d'observateurs de l'ONU sont déjà en Syrie sur les 300 qui devraient se déployer selon le plan Kofi Annan, le général norvégien Robert Mood, tout juste arrivé dimanche 29 avril 2012 à Damas, a appelé tout le monde à coopérer avec sa mission.

Pour Ahmad, un jeune militant des Comités locaux de coordination, basé à Idlib, il est difficile de connaître l'origine des explosions qui se sont produites ce lundi. Il juge également que la présence dans sa ville de deux observateurs non armés et épaulés par les forces de l'ordre, est insuffisante et même dangereuse.

Pour Sami Ibrahim, du Réseau syrien des droits de l'Homme à Homs, la présence d'observateurs a atténué la violence mais la situation demeure très violente.

Des attentats meurtriers ont visé les forces de sécurité syrienne lundi dans le nord du pays à Idlib, faisant 20 morts et une centaine de blessés. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Faysal Meqdad, a réagi en affirmant que la Syrie « ferait face aux actions
des bandes armées et à ceux qui les soutiennent, surtout après l'escalade sans
précédent menée par ces bandes depuis l'arrivée des premiers observateurs ».
 

A Damas, dans la nuit de dimanche à lundi, le siège de la Banque centrale a été visé par des tirs de roquette, et une patrouille de police a été attaquée dans le quartier de Roukneddine. Le régime a accusé les rebelles, mais le Conseil national syrien, qui regroupe plusieurs mouvements de l'opposition, a vu derrière ces attaques la main du pouvoir. 

Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a lui? qualifié ces explosions et attaques d'actes « terroristes » et affirmé qu'il restait « gravement inquiet » par les violences, tout en soulignant que selon lui, des progrès ont été visibles dans les villes inspectées par les observateurs.

Le cessez-le-feu, qui devait entrer en vigueur le 12 avril dernier en Syrie, selon le plan de sortie de crise de Kofi Annan, a décidément du mal à se mettre en place.

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