A Moscou, le ministre syrien des Affaires étrangères entretient la confusion sur le cessez-le-feu

Walid Mouallem, le ministre syrien des Affaires étrangères présent à Moscou ce mardi 10 avril, a affirmé lors d’une conférence de presse que Damas a commencé à appliquer le plan de paix de l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan. Un plan accepté par le régime syrien. Paris affirme pourtant le contraire, et qualifie ces déclarations de « nouvelle expression d’un mensonge flagrant et inacceptable ». 

Avec notre correspondante à Moscou, Véronica Dorman

Walid Mouallem a confirmé que le plan est bien enclenché et que la Syrie a déjà retiré des unités militaires de certaines provinces. Et quant au cessez-le-feu, il devrait commencer avec l’arrivée des observateurs internationaux. Le ministre syrien a néanmoins déploré une intensification des agissements des rebelles à travers le pays, alors que le régime se serait engagé dans des actions positives, comme la libération de personnes ayant participé aux troubles.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a confirmé avoir reçu cette information que le plan Annan a bien été lancé. Il a néanmoins souligné que le régime syrien devrait être plus actif et plus ferme dans l’application de ce plan de paix, qui prévoit notamment le retrait des troupes militaires syriennes à partir de ce mardi en vue d’un cessez-le-feu sous quarante-huit heures.

« Nous exigeons avec insistance, de la part de nos collègues syriens, qu’ils appliquent strictement les engagements du plan de Kofi Annan », a dit Sergueï Lavrov, alors que l’armée syrienne continue des attaques meurtrières dans plusieurs régions du pays.

A Homs, en effet, Sami Ibrahim, porte-parole de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), affirme que le chef de la diplomatie syrienne ne fait que gagner du temps et dit ne rien observer de concret sur le terrain.

Wallid Mouallem n’a pas manqué également de remercier une fois de plus la Russie pour sa non-ingérence dans les affaires syriennes. Sergueï Lavrov, de son côté, a réaffirmé le soutien de Moscou à Damas, et sommé les Etats qui ont une influence sur la situation syrienne, en pointant les Etats-Unis et l’Europe, d’utiliser leur levier pour que l’opposition dépose les armes, elle aussi.

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