Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut
C’est la décision la plus audacieuse depuis son élection à la présidence de la République fin février. En entamant la restructuration de l’armée, Abed Rabbo Mansour Hadi prend ses distances avec l’ancien régime.
Pour rappel, le clan Saleh et ses fidèles contrôlent une très large partie de l’appareil militaire et sécuritaire du pays. Les deux remplacements les plus sensibles sont ceux de l’un des neveux de l’ex-président yéménite, et de l’un de ses demi-frères, Mohamed Saleh al-Ahmar, commandant des forces aériennes.
Si le premier changement de poste n’a pas fait grand bruit, le second a réveillé la colère des fidèles du clan Saleh toujours présents au sein de l’armée. Les hommes du commandant de l’armée de l’air ont fait fermer l’aéroport de la capitale pendant 24 h, menaçant d’abattre tous les avions qui décolleraient ou atterriraient à Sanaa.
Cet incident laisse planer un doute sur la prochaine étape du plan de restructuration des armées qui consiste à remplacer des grandes figures de l’ère Saleh encore en place : Ali Mohsen, l’un des plus importants généraux du Yémen mais surtout Ahmed Saleh, un des fils d’Ali Abdallah Saleh, chef de la Garde républicaine, unité d’élite de l’armée yéménite.