Le jour où le nouveau président du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi, a prêté serment, une attaque revendiquée par al-Qaïda faisait 26 morts. C'était le 25 février dernier. Depuis, les accrochages entre les membres de l'organisation islamiste et les forces gouvernementales se sont multipliés. Les enlèvements aussi. Des hommes armés ont enlevé cette semaine le vice-consul saoudien à Aden, principale ville du sud du Yémen. Le 14 mars dernier, c'était une enseignante suisse qui était enlevée dans l'ouest du pays. Ses ravisseurs réclament la libération des veuves d'Oussama ben Laden détenues au Pakistan.
L'influence des groupes islamistes s'étend dans le sud
Les enlèvements et les attaques sont alternativement revendiqués par al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) ou par la branche locale du groupe, Ansar al Charia, les partisans de la charia. Ces derniers cherchent davantage à étendre leur pouvoir dans le pays plutôt qu'à porter atteinte aux intérêts des Occidentaux comme Aqpa.
Les agendas diffèrent, mais l'affaiblissement du pouvoir central depuis le début de la révolte contre le président Saleh a permis aux combattants des deux branches d'al-Qaïda d'étendre leur influence dans le sud du pays. Depuis environ un an, le réseau contrôle notamment la ville de Zinjibar, la principale ville de la province sudiste d'Abyane, et plusieurs localités proches d'Aden.