Plus de 2 000 réfugiés syriens passent en Turquie

Plus de 2 000 réfugiés syriens sont entrés en Turquie ces dernières 24 heures, plus du double des arrivées enregistrées en une seule journée depuis le déclenchement de la révolte en Syrie. Ils témoignent  des scènes d'une violence que rien ne semble arrêter, pas même les promesses de Bachar el-Assad de faire cesser les hostilités.

Avec notre correspondant à Reyhanli sur la frontière turco-syrienne, Jérôme Bastion

Une indescriptible confusion, dans ce camp du Croissant-Rouge à Reyhanli qui sert juste de centre de triage, où sont arrivés dans la seule journée de ce jeudi 5 avril, plus de 2 000 réfugiés syriens passant enTurquie.

Des dizaines de bus et de camionnettes se préparent à répartir les nouveaux arrivants dans les villages de toiles ouverts récemment plus loin de la zone frontalière. Dans la lumière des phares et les cris, les gens se cherchent, s’interpellent, retrouvent parfois avec émotion quelqu’un de leur village.

Parmi eux, cet ingénieur agronome qui a pu amener la famille de sa sœur, mais a dû laisser sa femme et ses propres enfants sur place ; il n’a pas de mots assez forts contre Bachar el Assad : « Il tire sur son peuple avec des bombes, avec tout ce que l’armée syrienne compte comme armement. Il tue les gens les animaux. J’ai du mal à raconter ce qui se passe en ce moment en Syrie ».

Le gouvernement turc arrive tant bien que mal à gérer ce flot continu de réfugiés, mais, après avoir déjà dépensé 100 millions de dollars dans cette crise humanitaire, fait désormais appel à la solidarité internationale pour la suite, car il craint des arrivées encore plus massives de Syriens fuyant la répression de Damas.

Les offensives des forces du régime ont une fois encore été très violentes ce jeudi 5 avril. Des militants des droits de l'homme racontent les tirs d'artillerie, les tirs à l'arme lourde ou encore les snipers qui tirent sur les civils dans plusieurs fiefs rebelles. Face à cette situation humanitaire alarmante, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté une nouvelle déclaration afin de faire appliquer au régime syrien le plan de paix de Kofi Annan. Il demande donc un retrait des chars des forces de sécurité syriennes des fiefs rebelles le 10 avril et un cessez le feu total deux jours plus tard, soit le 12 avril.

Partager :