Irak: le Kurdistan n'exporte plus de pétrole à cause d'un conflit financier avec Bagdad

En Irak, les autorités kurdes ont annoncé dimanche 1er avril qu’elles suspendaient leurs exportations de pétrole. Raison invoquée : un contentieux financier avec le gouvernement central. Bagdad, qui ne reconnaît pas les contrats accordés par Erbil, refuse tout simplement de payer les compagnies pétrolières qui opèrent dans le nord du pays.

Avec notre correspondante à Bagdad, Fatma Kizilboga

Une crise qui ne risque pas de bouleverser l’équilibre du pays dont 95% des revenus proviennent du pétrole. Car le Kurdistan ne représente à lui seul qu’à peine plus de 2% de la production totale de l’or noir irakien. Mais le refus de Bagdad d’honorer ces règlements illustre bien l’interminable bras de fer qui se poursuit avec l'autonomie kurde au succès économique parfois agaçant, alors que le processus de reconstruction peine toujours à décoller dans le reste du pays.

Une facture de près de 750 millions d'euros

Depuis plus de dix mois maintenant, aucune des compagnies pétrolières étrangères basées dans le nord de l’Irak n’a été payée par le gouvernement fédéral. Une facture qui s’élève au total à près de 750 millions d’euros.
Un véritable défi lancé aux géants pétroliers qui s’apprêtent à signer des contrats avec Erbil, la capitale du gouvernement régional kurde. Bagdad, qui ne reconnaît que les accords passés avec son ministère du Pétrole, interdit aux compagnies opérant au Kurdistan de participer aux appels d’offres dans le reste du pays.

Une menace qui n’effraie plus certaines holdings, vraisemblablement lassées par les contraintes administratives et sécuritaires imposées dans le sud du pays. Après l’Américain Exxon Mobil, le groupe Total a également fait part de son intérêt pour l’exploration de champs pétroliers dans la région kurde. 

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