Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez
A Gaza, il n’y a que deux façons d’importer: soit en surface, par les points de passage avec Israël, soit sous la terre, via les centaines de tunnels de contrebande qui relient le territoire palestinien à l’Egypte.
Les tunnels permettent d’importer ce qu’Israël n’autorise pas, comme les matériaux de construction. Ils permettent aussi d’acheter certains produits moins chers, c’est le cas des voitures ou de l’essence. Au passage, le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, taxe les marchandises, ce qui lui permet de remplir ses caisses.
Mais ces dernières semaines, l’Egypte a commencé à faire la chasse aux trafiquants d’essence qui opèrent sur son territoire. Du coup, la bande de Gaza connaît une très grave crise énergétique : pénurie d’essence mais aussi d’électricité puisque l’unique centrale du territoire fonctionne au fuel, de même que les innombrables générateurs qui bourdonnent au pied des immeubles de Gaza, quand il y a de quoi les faire tourner.
Face à cette situation de plus en plus pénible pour la population mais aussi pour les hôpitaux, par exemple, il a fallu trouver une solution collective. C’est l’Egypte qui a fait office de médiateur entre l’Autorité palestinienne de Ramallah, qui a acheté le carburant, et Israël qui l’a vendu. Une livraison qui ne couvre que quelques jours de la consommation de Gaza.