Crise syrienne : Ankara maintient la pression sur Damas

La Turquie a accueilli le 28 janvier une réunion ministérielle des monarchies du Golfe qui ont déjà retiré leurs observateurs de la mission de la Ligue arabe en Syrie. Ankara appelle de nouveau Damas à mettre fin à la répression. Depuis quelques jours, les affrontements sont de plus en plus violents et la Ligue arabe estime qu'il est désormais trop dangereux de poursuivre sa mission d'observation et l’a donc suspendue. Un nouveau projet de résolution sur la Syrie, sera présenté mardi au Conseil de sécurité de l'ONU. Tous les espoirs reposent désormais sur la diplomatie.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Pour ne pas donner l’impression qu’elle mène seule une cabale contre le régime syrien, la Turquie se contente de suivre de près, voire de discrètement susciter, les réunions et les prises de positions des différents forums régionaux arabes, tous de plus en plus critiques vis-à-vis de Damas.

Ainsi en a-t-il une nouvelle fois été lors de la réunion à Istanbul du Conseil de Coopération du Golfe, qui a appelé la communauté internationale à « unir ses efforts pour faire cesser le bain de sang en Syrie et ouvrir la voie à une transition politique en accord avec les aspirations du peuple ». Qu’en termes diplomatiques ces choses-là sont-elles dites, mais cela revient bien pour la Turquie à accentuer la pression sur son ancien allié et voisin syrien, ce qu’elle fait également en soutenant systématiquement les décisions de la Ligue arabe sur ce dossier.

Ankara n’a pas encore commenté l’annonce du retrait de la mission des observateurs de la Ligue arabe, dont elle ne fait pas partie ; mais son soutien inconditionnel à l’opposition syrienne politique et militaire ne laisse aucun doute sur son désir de précipiter le changement en Syrie. Et les manifestations auxquelles le Conseil national syrien appelle devant les ambassades russes ce dimanche risque de ne guère être réprimées en Turquie.

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