Ban Ki-moon appelle Bachar el-Assad à «stopper le bain de sang»

A Addis-Abeba, où il participe au 18e sommet de l'Union africaine, le secrétaire général de l'ONU a appelé le président Bachar el-Assad, à « résoudre la crise, à engager un dialogue politique et avant toute chose, à stopper immédiatement le bain de sang », alors que les violences ont fait, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, au moins 66 morts et se sont rapprochées de Damas, ce dimanche 29 janvier.

Les jours se suivent et se ressemblent en Syrie. Dimanche, une nouvelle journée de violences a fait 66 morts, dont 26 civils, selon des chiffres de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Depuis vendredi, 156 personnes auraient trouvé la mort, selon la même source.

Face à ce regain de violence, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a appelé, depuis Addis-Abeba où il participe au sommet de l’Union africaine, à « résoudre la crise, à engager un dialogue politique et avant toute chose, à stopper immédiatement le bain de sang ».

Des combats ont notamment opposé des déserteurs et des membres de l’armée régulière. Selon l’OSDH, ces affrontements ont été « les plus violents et les plus proches de Damas » depuis le début de la révolte à la mi-mars. Selon le commandant Maher Noueimi, porte-parole de l'Armée syrienne libre, le régime syrien aurait lancé, depuis samedi, une « offensive sans précédent, utilisant l'artillerie lourde » dans la province de Damas, notamment dans la ville de Rankous. 

De son côté, le gouvernement syrien n’a absolument pas montré le moindre signe d’inflexion :  « les forces de sécurité sont déterminées à aller de l'avant pour rétablir l'ordre et la sécurité, et nettoyer le territoire des hors-la-loi (...) qui tuent des citoyens innocents », a ainsi affirmé Mohammad Ibrahim al-Chaar, le ministre syrien de l'Intérieur.

Ces violences ont de quoi conforter la Ligue arabe dans sa décision, annoncée samedi, de suspendre sa mission d'observation, un mois après son début. Elle a accusé le régime d’avoir « choisi l’escalade » et a manifestement décidé de hausser le ton à l’encontre des hommes de Bachar el-Assad.

Dans cette optique, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nouri al-Arabi, se rendait dimanche soir à New York, pour y présenter le plan des pays arabes au Conseil de sécurité mardi. Celui-ci prévoit le retrait du président el-Assad au profit du vice-président syrien et l’arrêt immédiat des violences.

Un texte de résolution basé sur ces mesures a été présenté par la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne en fin de semaine au Conseil de sécurité, mais s‘est heurté, une nouvelle fois, au veto de la Russie, qui ne voit pas d’intérêt à le voter. Moscou a par ailleurs critiqué la suspension de la mission des observateurs de la Ligue arabe. Les pays européens doivent encore tenter de faire évoluer la position russe.

Cela sera également le but du voyage à New York de Burhan Ghalioun, chef du Conseil national syrien (CNS), qui pourrait se rendre à l’ONU en début de semaine pour appuyer la position de la Ligue arabe et des pays européens. Par ailleurs, les ministres arabes des Affaires étrangères se réuniront le 5 février au Caire pour examiner la situation en Syrie.

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