Le scrutin législatif s'ouvre dans le calme en Egypte

Les Egyptiens se rendent aux urnes, ce lundi 28 novembre 2011, pour leurs premières élections législatives depuis la chute du régime Moubarak. Le processus électoral doit durer jusqu'au 10 janvier 2012. Un scrutin qui se déroule sur fond de crise : des milliers de manifestants réclament, depuis des jours, le transfert du pouvoir des militaires aux civils. Les bureaux de vote ont néanmoins ouvert dans le calme.

Avec nos envoyés spéciaux au Caire

Tout le monde avait des craintes, hier dimanche 27 novembre, concernant cette première journée d’élections parlementaires. Mais ce lundi, l’ambiance est plutôt calme. Les gens s’organisent et sont venus assez tôt dans les bureaux de vote pour patienter dans de longues files d’attente que l’on voit serpenter dans les neuf gouvernorats qui sont appelés à voter aujourd’hui et demain, les élections ayant été prolongées d’une journée. D’ailleurs, dans les files d’attente, certains se demandaient vraiment si deux jours allaient être suffisants pour que tout le monde puisse aller voter.

Il y a des bureaux de vote pour les femmes et pour les hommes. Ce qui n’est pas une séparation, donc une ségrégation, mais apparemment un système qui a été mis en place pour favoriser le décompte, par la suite, sur la parité des votes. Pour toutes ces personnes qui viennent voter, souvent pour la première fois, c’est un jour historique. Une électrice, qui découvre l'isoloir, dit s'y être rendue « pour la justice et pour le changement ». « Je veux que l’Egypte soit meilleure, que nous commençons une vie plus moderne, pleine de culture » espère-t-elle.

La traque aux irrégularités

Pour encadrer ces élections, près de 6 000 observateurs ont été déployés dans tout le pays. Ils proviennent d’ONG égyptiennes et d'organisations internationales, et tentent d’observer ce qui se passe à l’intérieur des bureaux de vote mais également à l’extérieur. Et certaines pratiques ternissent quelque peu le bon déroulement du scrutin, comme ces militants qui continuent à distribuer des tracts devant les bureaux de vote alors que c'est interdit, la campagne électorale s'étant achevée il y a quarante-huit heures. Des observateurs ont aussi trouvé des bulletins de vote pré-imprimés alors que ces bulletins doivent se trouver uniquement à l’intérieur des bureaux de vote.

Certaines plaintes ont également été déposées car des bureaux de vote n’avaient pas encore ouvert à dix heures du matin, deux heures après l‘ouverture officielle. La raison invoquée est qu'il n’y avait aucun magistrat présent, ce qui est obligatoire.

La crainte de fraudes généralisées a d'ailleurs dissuadé certains électeurs égyptiens de se rendre aux urnes. Ils encourent 500 livres égyptiennes d'amende mais la sanction est, dans les faits, très peu appliquée.

 

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