Bahreïn : des médecins comparaissent devant une cour militaire

Le procès de quelque 48 médecins, chirurgiens, infirmières et aides soignants a lieu, ce jeudi 29 septembre 2011, dans le royaume de Bahreïn. Ces professionnels doivent répondre de charges très lourdes comme diffusion d’informations inexactes sur les blessés, prise du contrôle d`un bâtiment public, en l’occurrence l’hôpital public de Salmaniya, participation à des manifestations et volonté de changer le régime. Ils comparaissent tous devant une cour militaire, cette même cour militaire a mercredi confirmé en appel les sentences concernant 21 chefs de l’opposition. Plusieurs ont été condamnés à perpétuité. On s’attend à des peines extrêmement lourdes.

Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat

Depuis la répression du printemps bahreïnien, la cour militaire a condamné lourdement tous ceux qui sont passés devant elle. Hier mercredi, l’appel de 21 prisonniers, les meneurs du mouvement a été rejeté. Les médecins et les infirmières qui comparaissent travaillaient pour la plupart à l’hôpital public de Salmaniya près de la place de la Perle, le lieu où les jeunes et l’opposition avaient leur campement.

En février et mars, l’hôpital a reçu des centaines de blessés. Ces médecins et infirmières les ont soignés. Ils ont vu les blessures par balle infligées par les forces de sécurité à des jeunes qui n’étaient pas armés. Leur tort : avoir parlé aux médias de la dureté de la répression, avoir dénoncé le rôle de l’armée qui empêchait les ambulances d’atteindre les blessés. Certains ont aussi fait grève, ou manifesté.

La plupart des accusés sont chiites, communauté qui a mené la contestation. Le régime, avec la presse nationale, a lancé des rumeurs graves. Ils sont accusés d’avoir stocké des armes dans l’hôpital et de les avoir livrées aux manifestants en ambulance. Ils sont même accusés d’avoir refusé de soigner des patients sunnites, à cause de leur religion.

Les soignants nient en bloc. Ils ont été arrêtés en avril, torturés sévèrement. Libérés il y a trois semaines, ils craignent aujourd’hui de retourner en prison.

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